10 février 2020
Chaufferie biomasse
Laurent Mignaux - TERRA
Les Assises Européennes de la Transition énergétique 2020, qui se sont tenues à Bordeaux du 29 au 31 janvier, avaient pour thème "Ensemble, cultivons le pouvoir d'agir". Trois spécialistes du Cerema sont intervenus sur différents aspects des réseaux de chaleur ainsi que sur les données énergie et gaz à effet de serre produites par les collectivités, et ont présenté le portail France Ville Durable.

Logo assises européennes de la transition énergétiqueLes Assises Européennes de la Transition énergétique sont organisées par la communauté urbaine de Dunkerque et l'Ademe afin de réunir les acteurs locaux de la transition énergétique. Spécialiste des réseaux de chaleur et de froid, le Cerema était présent sur cette thématique à travers des interventions en plénières et des ateliers.

Réunissant sur 3 jours 3 500 participants, dont principalement des techniciens de collectivités et des élus, les Assises ont beaucoup abordé la question du pouvoir d’agir. Acteurs associatifs désireux de participer davantage à la vie locale, projets de mobilité faits pour répondre aux besoins des habitants des territoires ruraux, implication plus grande des citoyens : il ressort de ces Assises la nécessité de développer une plus grande participation des citoyens et des acteurs des territoires, pour que les projets de transition énergétique répondent réellement aux préoccupations quotidiennes et concrètes de chacun.

Une urgence a émergé, pour aller d’objectifs lointains vers leur réalisation.

 

Réseau de froid, boucle tempérée, comment se lancer ? 

chaufferie biomasse d'Arras.
Chaufferie de la communauté urbaine d'Arras - Arnaud Bouissou - TERRA

Cet atelier organisé par l'association AMORCE a permis d'aborder la stratégie pour démarrer un projet de réseau de froid ou de boucle tempérée. De plus en plus, le développement d’un réseau pour satisfaire les besoins de chaleur s’accompagne d’une interrogation sur les besoins en froid, en forte croissance. L'atelier a été l’occasion d'apporter des éléments sur le rôle et l’efficacité des systèmes de rafraîchissement passifs et actifs dans l’aménagement des villes et des bâtiments.

Les présentations ont été axées sur l'aide à la décision en matière de stratégie d’adaptation au changement climatique et, en particulier, des clés pour se lancer dans un projet de réseau de froid ou de boucle tempérée.

Pour favoriser les interactions, l'atelier a démarré par un cas concret d’une collectivité de taille moyenne touchée par les phénomènes d’îlots de chaleur, et de cheminer avec le public vers la solution retenue au final (Nice Côte d'Azur).

Le Cerema a présenté les recommandations du guide du DHC TCP de l'AIE pour la création de réseaux de froid vertueux, qui présente les étapes clés pour la création d’un réseau de froid.

Un centre de ressources sur les réseaux de chaleur et de froid destiné aux acteurs des collectivités est en ligne, et fournit des outils pédagogiques, techniques et réglementaires pour mettre en place et assurer le suivi d'un réseau de chaleur.

 

Site Réseaux de chaleur

 

Classement des réseaux de chaleur : un outil efficace pour leur développement?

schéma d'un réseau de chaleurCet atelier était consacré à la démarche de classement des réseaux de chaleur et les avantages de cette procédure pour le développement des réseaux de chaleur: le fait de classer un réseau permet de rendre obligatoire le raccordement pour les nouvelles constructions ou dans certains cas de rénovation énergétique. Cela donne de la visibilité au réseau, et assure une certaine consommation d'énergie. Aujourd'hui, l'existence d'un réseau de chaleur, bien que parfois classé, n'est pas toujours connue des maîtres d'ouvrage.

On recense en France plus de 800 réseaux de chaleur, dont seuls une trentaine sont classés. Pourtant, un certain nombre de collectivités franchissent actuellement le pas car le classement peut être une solution pour assurer l'équilibre financier du réseau dans un contexte de diminution des consommations.

La loi Energie-Climat votée en septembre 2019 a entériné une automatisation du classement des réseaux de chaleur vertueux neufs et existants à compter du 1er janvier 2022. 

Cet atelier portait sur la procédure actuelle du classement, son efficacité pour le développement des réseaux de chaleur et les évolutions qui découleront de la systématisation du classement. A partir d'une enquête réalisée en 2019, dans le cadre du groupe de travail ministériel sur les réseaux de chaleur et de froid, le Cerema et AMORCE ont présenté un état des lieux sur les avantages de cette démarche ainsi que les difficultés rencontrées lors de la procédure de classement et les bonnes pratiques pour lever ces obstacles et s'adapter à la systématisation du classement en 2022.

En effet, les collectivités disposent d'un outil important pour favoriser le raccordement aux réseaux de chaleur, avec la définition de seuils dérogatoires, sur le plan économique ou de la part d'énergie renouvelable dans l'énergie consommée, en-dessous desquels le raccordement au réseau de chaleur n'est pas obligatoire. 

Deux retours d’expériences de collectivités ayant classé leurs réseaux de chaleur (EPT Paris Terre d'Envol et Bordeaux Métropole) dans des contextes différents ont été présentés.

Le pôle a réalisé un guide sur la procédure de classement, qui sera mis à jour en fonction des évolutions réglementaires.

 

Des réseaux de chaleur de 4e génération

La 4ème génération de réseaux de chaleur correspond aux réseaux à basse et très basse température. Il s’agit d’une technologie innovante permettant l’intégration des énergies renouvelables et de récupération thermiques et l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Le projet Interreg HeatNet NWE a permis le développement de six projets pilotes à Boulogne-sur-mer (France), Dublin (Irlande), Plymouth et Aberdeen (Royaume-Uni), Heerlen (Pays-Bas) et Courtrai (Belgique), qui illustreront cet atelier. 4 partenaires de ce projet ont apportés leurs éclairages sur les différentes expériences de ces pilotes.

Le Cerema, qui a piloté le développement d’outils et de guides répondant aux besoins des collectivités, a présenté les actions et études à réaliser en phase amont. En effet, cette étape, qui inclut l’identification des potentiels d’énergies renouvelables et des besoin en chaleur et en froid, est stratégique pour la réussite d’un projet complexe de réseau de chaleur urbain de 4ème génération.

L'atelier s'est conclu par une demi-heure d'échanges avec les participants.

Le portail internet France Ville Durable 

Le portail France Ville Durable est une plateforme collaborative et ouverte à tous pour présenter ou s’informer sur les projets innovants de transition écologique et énergétique. Cette année, des ressources sur le thème de transition énergétique ont été mis en avant, parmi lesquels la plateforme "Réseaux de chaleur et de froid" du Cerema.

Le pôle réseaux de chaleur a donc présenté le fonctionnement du site et expliqué l’ensemble des ressources disponibles pour aider à l’aménagement énergétique des territoires.

 

Une méthodologie commune pour les données énergétiques et d'émissions de gaz à effet de serre

Intervention lors de l'atelier sur les données
Atelier sur les données 

Le Cerema est intervenu lors d’un atelier sur les données énergétiques et d’émissions de gaz à effet de serre, suite à une note de recommandations élaborée aux côtés des différents partenaires du club STEP (Synergies pour la transition énergétique par la planification) qui réunit des structures publiques impliquées dans la transition énergétique et la planification.

Le club STEP produit des ressources, notamment sur la planification et les actions énergie-climat.

Les collectivités se dotent progressivement d’observatoires et d’outils de suivi et d’évaluation des politiques publiques en matière de qualité de l’air et d’énergies renouvelables (notamment dans le cadre des Schémas Régionaux Climat Air Energie). Il est donc important de disposer de méthodologies communes.

Cet atelier a été l’occasion d’expliquer les enjeux de ce sujet technique, afin que les collectivités puissent disposer d’un langage commun sur les indicateurs, encore très hétérogène à ce jour (notamment sur les méthodologies des émissions de gaz à effet de serre, les corrections climatiques, etc.).

L'atelier, qui réunissait une cinquantaine de personnes, a été un véritable succès grâce aux quizz et aux réponses apportées par Atmo France, le Réseau des Agences Régionales de l’Energie, l’Ademe et les collectivités présentes (Pays de Dreux, Grand Nancy).